Rachid Ramda (en Francais)
10 March 2006 - SACC
Scotland Against Criminalising Communities (SACC) - 10 Mars 2006
Rachid Ramda, un algérien en instance de jugement pour terrorisme en France,a refusé de participer à son propre procès et a demandé à son avocat de nepas prendre part aux procédures. Le tribunal avait refuse une précédenterequête de suspension du procès pour permettre à la police de mener uneenquête sur les allégations selon lesquelles les principales accusationscontre Mr Ramda avaient été obtenues sous la torture. La décision prise parMr Ramda est respectée par tous ses amis et supporteurs en Grande-Bretagne.
Il a toujours clamé son innocence de toute participation aux attentats à labombe dont il est accusé d'avoir financé.S'adressant au tribunal le 27 février dernier, Rachid a qualifié son procèsde "scandaleux". Il a déjà passé 10 ans à la prison britannique de Belmarsh,se battant contre les demandes de son extradition vers la France. Duranttout ce temps, la justice britannique a accepté son argument selon lequel ilne pourrait bénéficier d'un procès juste et équitable en France. Il a été eneffet affirmé que les preuves à charge contre lui ont été obtenues auprèsd'autres suspects par l'utilisation de méthodes brutales par la policefrançaise. De récentes allégations de torture perpétrées par une unitéanti-terroriste ont été publiées par trois journalistes français en février.
Le procès de deux corses, suspectés de terrorisme, a récemment été annulé àcause du manque de fiabilité des preuves obtenues par la même unité.Durant la plus grande partie de son temps à Belmarsh, Rachid a du supporterun isolement débilitant. Mais au cours des dernières années, il a reçu deslettres, des appels téléphoniques et des visites de membres d'organisationbritannique de défense des droits civiques. Ce qui avait initialement attiréleur attention sur ce cas était le simple fait que Rachid avait passe prèsd'une décennie en prison sans avoir été accusé du moindre crime fait quela majorité des britanniques trouve simplement inimaginable. Mais très vite,cette attention est devenue personnelle. Toutes les personnes qui ont été encontact avec Rachid sont devenus son ami. Au sein des prisonniers musulmans,il est connu comme "frère merveille" pour sa bonne humeur sans faille. Quandles hommes détenus sans charges selon les lois anti-terroristesbritanniques (connu sous le terme de "Anti-Terrorism, Crime and Security Act2001") qualifiées d'illégales par la court suprême britannique ("LawLords") en décembre 2004 ont commence leur descente dans la folie, c'estRachid qui, pendant très longtemps, leur a donne le soutient que lesautorités pénitentiaires leur refusaient.
Ceux d'entre nous qui se sont oppose à l'extradition de Rachid vers laFrance ne l'ont pas fait selon la notion que la justice peut être équitabledans notre propre pays mais serait mystérieusement absente de l'autre cotede la Manche. Au contraire, nous avons assiste avec horreur à la démolitiongraduelle, au nom de la "guerre au terrorisme", de nos droits et libertésciviques par notre propre gouvernement, libertés pour lesquelles nous noussommes battu pendant des siècles. Et nous n'avons certainement pas agi parmanque de compréhension des horreurs que les français ont connues lors del'attentat du métro en 1995; nous avons eu nous aussi notre propre part deces horreurs.
Nous avons réalisé que le comportement des autorités britanniques faces auterrorisme est dicte, non pas par un sens de la justice, mais par lesnécessitées des relations publiques, de la politiques et de la diplomatie.Nous avons aussi réalisé que, sous ces conditions, l'attraction de nosforces de sécurité pour les vendettas personnelles pouvait se manifestersans presque aucune contrainte. Malheureusement, nous devons admettres queles mêmes faiblesses existent en France. Il serait ridicule d'essayer defaire un comparatif des abus des droits de l'homme en France et enGrande-Bretagne. Les gouvernements de ces deux pays ont abandonné toutsentiment de honte. Mais nous craignons que les circonstances particulièresentourant le cas de Rachid Ramda signifient qu'il aura de moindres chancesd'avoir un procès juste et équitable en France qu'il n'aurait enGrande-Bretagne. D'un autre coté, nous savons qu'il y a en France un nombreincalculable de personne qui tienne justice et décence en haute estime. Nousespérons qu'ils donneront à Rachid tout le soutient possible, qu'ils luioffrirons leur amitié et qu'ils exerceront les pressions nécessaires pourqu'il obtienne justice.
Pour notre part, nous restons profondément inquiet quant à la situation deRachid. Sa décision de boycotter le tribunal était la sienne, prise sans lapossibilité pour lui de consulter ses amis. Nous respectons cependant sonjugement et espérons qu'il lui porte change.